Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 198))

Résumé

Nous prendrons pour point de départ le cas, en apparence assez marginal, des ficta perceptifs ou illusions des sens. Sans qu’il soit question de les identifier à des imaginations, nous verrons qu’incontestablement une parenté et des ponts existent et ces deux modes de présence de sorte que considérer les ficta perceptifs comme une première forme anonyme de flottement ou de préfiguration de notre imagination au creux du réel est envisageable, d’ailleurs cette thèse apparaît dans Ideen II lors de l’étude par Husserl des fantômes- schèmes qu’il définit, étonnamment, comme constitutifs des choses mêmes.

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Notes

  1. 1.

    Phantasia n°15, p. 403. Voir également la 5ème Recherche logique, p. 252 et De la synthèse passive, p. 53, p. 120 sqq. et p. 333 sqq.

  2. 2.

    Voir par exemple Phantasia n°1, p. 53.

  3. 3.

    EJ p. 108, EU p. 99.

  4. 4.

    EJ p. 109, EU p. 100.

  5. 5.

    EJ p. 109.

  6. 6.

    EJ p. 110, « das Bewußtsein, das originär, leibhaft bewußt macht », EU p. 101.

  7. 7.

    5ème Recherche logique, p. 252, LU II/1 p. 444.

  8. 8.

    Ideen I, p. 356.

  9. 9.

    Ibid.

  10. 10.

    EJ, p. 335.

  11. 11.

    EJ p. 108.

  12. 12.

    EJ p. 111.

  13. 13.

    5ème Recherche logique, p. 252, LU II/1, p. 444.

  14. 14.

    Husserl utilise d’ailleurs ce terme de « flottement » dans De la synthèse passive (p. 127 et p. 132) pour désigner le balancement, l’hésitation entre deux possibilités en conflit lors d’une perception ambiguë : « le conflit peut avoir la forme d’un état de flottement statique », p. 127, « Der Streit kann die Form eines statischen Schwebezustands haben », Hua XI, p. 42. Cf. également p. 132 : « le doute, comme être partagé dans la tendance flottante à croire l’un puis l’autre », « das Zweifeln, als Geteilt-sein in der schwankenden Neigung, das eine und andere zu glauben », Hua XI, p. 48. 

  15. 15.

    Phantasia n°1, Appendice I, p. 144.

  16. 16.

    Phantasia n°1, pp. 80–81.

  17. 17.

    Phantasia n°16, p. 457, nous soulignons. Une note précise cependant que Husserl a ensuite remplacé « imagination » par « perception sans position [Perzeption ohne Setzung] », Hua XXIII, p. 481.

  18. 18.

    Voir, supra, p. 43 sq. Cf. également Phantasia n°1, p. 174, Phantasia n°15, pp. 371–372, Phantasia n°18, p. 489, Appendice LVIII, p. 506 et Phantasia n°20, p. 542.

  19. 19.

    Phantasia n°1, p. 86.

  20. 20.

    Phantasia n°1, p. 156, Phantasia n°17, p. 464 (« wir haben anomale Erscheinungen », Hua XXIII, p. 488) et p. 466 notamment.

  21. 21.

    Phantasia n°1, p. 81.

  22. 22.

    Phantasia n°16, p. 456.

  23. 23.

    Par exemple, Phantasia n°1, §23, Phantasia n°4, p. 239, Phantasia n°20, p. 542.

  24. 24.

    Phantasia n°18, p. 487, Hua XXIII, p. 515.

  25. 25.

    Ibid.

  26. 26.

    « Dès le début [au théâtre] nous nous plaçons de cette façon sur le sol de l’“illusion” », Phantasia n°18, p. 488.

  27. 27.

    Phantasia n°1, p. 82.

  28. 28.

    Ibid.

  29. 29.

    Le stéréoscope est un instrument permettant de projeter diverses images bidimensionnelles du même objet présenté sous des angles légèrement différents, de manière à les faire fusionner en une seule image en relief.

  30. 30.

    Phantasia n°16, p. 457.

  31. 31.

    Phantasia n°20, p. 545, Hua XXIII, p. 584. L’emploi de l’expression Wahrnehmungsbild est déroutant et montre à quel point Husserl est capable de distordre le cadre conceptuel qu’il a d’abord mis en place et dans lequel imagination et perception sont distinctes. Quel sens l’expression « Wahrnehmungsbild » suggère-t-elle ? Dans ce texte Husserl veut distinguer l’image perceptive du perçu pur et simple. Celui-ci est l’objet « posé comme même » (ibid.) dans la perception, il peut donc être une apparence, une illusion (ibid.). Diriger son intérêt sur l’image, c’est suspendre toute position de l’objet et décrire l’apparition, il n’y a plus alors d’illusion possible. De plus Husserl veut souligner le fait qu’une telle image, quoique distincte de l’objet réel, n’est pas un pur rien ni un vécu subjectif évanescent, l’on peut en effet en faire une description rigoureuse, scientifique, communicable. La comparaison avec l’image stéréoscopique a justement pour fonction de montrer cela : je peux « prendre connaissance » de ce triangle, le décrire et « les descriptions peuvent être absolument évidentes » (ibid.). Le terme « Bild » sert ici, nous semble-t-il, à insister sur l’idée que la phénoménologie peut hypostasier l’apparaître pour en faire l’objet à part entière d’une science digne de ce nom, objet aussi bien défini et consistant qu’un tableau ou une image stéréoscopique. Ainsi la Wahrnehmungsbild (l’image stéréoscopique ou le phénomène devenu objet de science) se donne en chair et en os et s’offre à un jugement vrai. Néanmoins l’on voit bien ce qui reste schématique ici et, une fois encore, l’image [Bild] au sens classique d’un objet bien défini, est profondément concurrencée par la phantasia et sa présence-absence flottante : si l’image stéréoscopique est produite de manière régulière et relativement prévisible par un mécanisme simple, la chose perçue comme Wahrnehmungsbild est beaucoup plus fluctuante et le projet d’une science des phénomènes établie sur de solides principes absolus restera problématique. Nous allons le voir dans les paragraphes suivants : la réflexion de Husserl sur les fantômes est justement polarisée autour de ce problème de l’ambiguïté des phénomènes, lesquels sont à la fois un ordre naissant et un ordre fragile, à la fois schème et fantômes imprévisibles.

  32. 32.

    Phantasia n°5, p. 255, Hua XXIII, p. 240.

  33. 33.

    Ideen II, pp. 66–67.

  34. 34.

    CE p. 132.

  35. 35.

    CE p. 303, Hua XVI, p. 257.

  36. 36.

    TM p. 90.

  37. 37.

    K p. 312, voir également EJ p. 34: « Un moment de ce monde, visé d’abord comme étant, peut bien se révéler non-étant (…) cette correction s’entendant sur le sol que constitue le monde comme monde qui est en totalité ».

  38. 38.

    EJ p. 110, EU p. 102.

  39. 39.

    Ideen I, p. 466, Hua III, p. 339.

  40. 40.

    Leçons sur le temps, p. 49, « Je peux avoir une perception de A, alors que A n’a pas du tout lieu en réalité. Aussi ne soutenons-nous pas comme une évidence que, lorsque nous avons une rétention de A (en supposant que A est un objet transcendant), A doit l’avoir précédée, mais bien que A doit avoir été perçu. »

  41. 41.

    Ideen II, p. 71, « wir unter der genannten Voraussetzung (daß wir nämlich das Ding außerhalb des Dingzusammenhanges nehmen) Erfahrungen vollziehend keine Möglichkeit finden, ausweisend zu entscheiden, ob das erfahrene materielle Ding wirklich sei, oder ob wir einer bloßen Täuschung unterliegen und das Erfahrene ein bloßes Phantom sei », Hua IV, p. 40.

  42. 42.

    Appendice II (au §1).

  43. 43.

    §10 et §15 notamment.

  44. 44.

    « le fantôme, le schème sensible », « das Phantom, das Sinnliche Schema », CE p. 397, Hua XVI, p. 343, « le concept de schème (de fantôme) », « der Begriff des Schemas (des Phantoms) », Ideen II, p. 68, Hua IV, p. 38.

  45. 45.

    Ideen II, p. 48.

  46. 46.

    Phantasia n°18, Appendice LVIII, p. 506.

  47. 47.

    Ideen II, p. 71, « Index für eine Mannigfaltigkeit möglicher Erfahrungen », Hua IV, p. 40.

  48. 48.

    Ibid., p. 68, « kontinuierliche Abläufe sinnlicher Schemata », Hua IV, p. 37.

  49. 49.

    Ibid., p. 68.

  50. 50.

    Ibid., pp. 66 et 67.

  51. 51.

    Ibid., p. 71, « mechanische Qualitäten », Hua IV, p. 40.

  52. 52.

    Ibid., p. 72.

  53. 53.

    CE p. 399, Hua XVI, p. 345.

  54. 54.

    Ideen II, p. 72.

  55. 55.

    CE p. 217, de même, p. 242 : « L’ensemble des circonstances [kinesthésiques ] variables forme un système clos de circonstances possibles, et à ce dernier appartient un système clos de changements d’images possibles (…). C’est un type général (…) et ce type inclut des types partiels. Nous savons pour ainsi dire à quoi ressemble un champ d’images lorsque nous maintenons constantes toutes les circonstances et ne bougeons que l’œil », « Die Gesamtheit der variablen Umstände bildet ein geschlossenes System von möglichen Umständen, und dem gehört zu ein geschlossenes System von möglichen Bildveränderungen (…). Es ist ein allgemeiner (…) Typus, und dieser Typus schließt partiale Typen ein. Wir wissen sozusagen, wie ein Bildfeld aussieht, wenn wir alle Umstände konstant halten und nur das Auge bewegen », Hua XVI, p. 202.

  56. 56.

    Ideen II, p. 77.

  57. 57.

    « Die Welt der lebendigen Gegenwart und die Konstitution der außerleiblichen Umwelt », Manuscrit D 12 IV, 1931, tr. fr. « Le monde du présent vivant et la constitution du monde ambiant extérieur à la chair » dans La Terre ne se meut pas, p. 70.

  58. 58.

    CE p. 399 (Hua XVI, p. 345). Voir également p. 205.

  59. 59.

    K p. 177, Hua VI, p. 159.

  60. 60.

    C’est pourquoi la notion mathématique de « multiplicité » possède une telle importance dans Chose et Espace : le terme de « multiplicité [Mannigfaltigkeit] » désigne ici un domaine d’objets corrélatif d’un système d’axiomes et défini uniquement de manière formelle par ces axiomes, Husserl affirme ainsi que le champ visuel est une multiplicité (CE p. 202). Chaque substance même est une telle multiplicité (CE p. 399), un système de changements innombrables réglé par des lois fixes.

  61. 61.

    CE p. 392, « wir hier genau besehen nur das Ding nach seiner untersten Schicht (Phantom) aufheben », Hua XVI, p. 339.

  62. 62.

    Ideen I, p. 506, « jede Dingerscheinung notwendig in sich eine Schicht birgt, die wir das Dingschema nennen », Hua III, p. 370.

  63. 63.

    Ideen II, p. 67, « Wir sagen, zum Wesen eines Dinges gehöre ein Sinnliches Schema, und wir verstehen darunter dieses Grundgerüst, diese körperliche (“räumliche”) Gestalt mit der über sie extendierten Fülle », Hua IV, p. 37.

  64. 64.

    Ideen II, p. 67. « Rien ne serait changé dans le donné “proprement dit”, si la couche toute entière de la matérialité était rayée de l’aperception. Ce qui est, en fait, pensable. Dans l’expérience originelle, dans la perception, un “corps” est impensable sans une qualification sensible, mais le fantôme est donné originellement et par là il est également pensable sans les composantes de la matérialité », « Im “eigentlich” Gegebenen würde sich nichts ändern, wenn die ganze Schicht der Materialität aus der Apperzeption weggestrichen würde. Das ist in der Tat denkbar. In der originalen Erfahrung, der Wahrnehmung, ist “Körper” undenkbar ohne sinnliche Qualifiziertheit, das Phantom aber ist original gegeben und somit auch denkbar ohne die Komponenten der Materialität », Hua IV, p. 37.

  65. 65.

    Ibid., p. 68.

  66. 66.

    TM p. 77.

  67. 67.

    Phantasia n°18, p. 506.

  68. 68.

    CE p. 203 sqq. et p. 397.

  69. 69.

    Ibid., p. 397.

  70. 70.

    Néanmoins, parfois, « image » désigne une apparition particulière tandis que le terme de « fantôme » est le nom d’un décours d’apparitions cohérentes, mais les deux sens sont liés.

  71. 71.

    CE p. 203, Hua XVI, p. 167.

  72. 72.

    CE p. 420.

  73. 73.

    CE p. 237.

  74. 74.

    CE p. 238, Hua XVI, p. 198.

  75. 75.

    Ideen II, p. 67.

  76. 76.

    Voir Ideen II, p. 68.

  77. 77.

    CE pp. 407–409.

  78. 78.

    CE p. 408, Hua XVI, p. 352.

  79. 79.

    Ideen II, p. 116.

  80. 80.

    Voir par ex. Ideen II, p. 93.

  81. 81.

    CE §32.

  82. 82.

    Ideen II, p. 97, « Zur normalen Erfahrung, in der sich die Welt ursprünglich konstituiert als Welt “wie sie ist”… », Hua IV, p. 60, voir également CE p. 139.

  83. 83.

    Ideen II, p. 113, Hua IV, p. 73.

  84. 84.

    CE p. 145.

  85. 85.

    CE p. 160.

  86. 86.

    Voir par ex. Ideen II, p. 111.

  87. 87.

    Husserl met en exergue cet étagement des esquisses dans Ideen II, p. 188 notamment, mais aussi de façon très détaillée dans Chose et espace, pp. 359–372.

  88. 88.

    Ibid., p. 121.

  89. 89.

    Ibid., p. 123, « Das Ding, das sich in geregelten Mannigfaltigkeiten einstimmiger Erfahrungen für das einzelne Subjekt konstituiert (…) erhält danach den Charakter einer bloßen subjektiven “Erscheinung” des Dinges der “objektiven Wirklichkeit” (…). Das “wahre Ding” ist jetzt das in den Erscheinungsmannigfaltigkeiten einer Vielheit von Subjekten identisch sich durchhaltende Objekt », Hua IV, pp. 81–82.

  90. 90.

    K p. 177, « [diese Realitäten] öfters geltungsmäßig in Schwebe geraten (in die Schwebe zwischen Sein und Schein usw.). Unsere ausschließliche Aufgabe sei, gerade diesen Stil, gerade diesen ganzen bloß subjektiven, scheinbar unfaßbaren “Heraklitischen Fluß” zu fassen », Hua VI, p. 159, nous soulignons.

  91. 91.

    On retrouve la même expression formulant une idée identique (« in Schwebe sein », « in Schwebe bleiben » « Schweben ») dans la Krisis, p. 394, (Hua VI, p. 357), p. 395 (Hua VI, p. 358), p. 399 (Hua VI, p. 361), pp. 435–436 (Hua VI, p. 394) et p. 442 (Hua VI, p. 400). Ainsi la notion de « flottement », peu classique et apparemment assez indigne d’être élevée au rang de concept philosophique, gagne, d’abord par la constance avec laquelle Husserl l’utilise, la dimension d’une notion clef, d’autant plus qu’elle s’était déjà imposée, dans Husserliana XXIII, par le biais d’une récurrence plus insistante encore. Il y a manifestement pour Husserl, dans le « flottement » quelque chose de fondamental à penser, un mode d’être négligeable d’un point de vue positiviste mais que Husserl veut nous apprendre à ressaisir comme originaire.

  92. 92.

    K p. 312, « reales Sein [ist] eine im Unendlichen liegende Idee, die Idee eines Poles für systematische Unendlichkeiten von Erscheinungen », Hua VI, p. 282.

  93. 93.

    CE p. 340.

  94. 94.

    CE p. 341, Hua XVI, p. 290.

  95. 95.

    CE p. 339, Hua XVI, p. 288.

  96. 96.

    Ideen II, Introduction, p. 13.

  97. 97.

    Ibid., p. 14.

  98. 98.

    K pp. 435–436, « sagt er [der Philosoph] , sie [die Welt] sei, ihre Dinge seien nur in Schwebe zwischen Sein und Nichtsein », Hua VI, p. 394.

  99. 99.

    K p. 436, « so ist das eben ihre Seinsweise und nicht etwa Illusion », Hua VI, p. 394.

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Dufourcq, A. (2011). Les Fantômes de la Perception. In: La dimension imaginaire du réel dans la philosophie de Husserl. Phaenomenologica, vol 198. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-90-481-9797-2_8

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