Résumé
L’interêt de Husserl pour la vie morale marche de pair avec le dévéloppement de sa penśee logique. Ainsi Ethos et Logos se donnent la main et s’aident l’un l’autre, avec une sorte de «parallélisme» dans leurs procédés spécifiques. Malgré l’indépendance du Cogito, par rapport à la morale, on peut dire que l’attention et la bonne volonté, constituant des noyaux de concentration, donnent à la pensée un soutien qui lui est nécessaire.1 À son tour, la pensée offre à la volonté et à l’action morale son soutien raisonnable, bien que cela ne s’avère pas par une simple duplication des procédés logiques. En effet dans la morale on réalise un nouveau type d’intentionalité qui se base sur les motivations et sur les directives du sujet moral, ainsi que sur ses connaissances.
Access this chapter
Tax calculation will be finalised at checkout
Purchases are for personal use only
Preview
Unable to display preview. Download preview PDF.
Similar content being viewed by others
Notes
A propos des noyaux d’attention et des opérations relatives, par exemple dans un choix, cf. E. Husserl, Ideen zu einer reinen Phänomenologie und phänomenologischen Philosophie (livre 1er, 1913), édité par Walter Biemel. Husserliana: Gesammelte Werke, Vol. III. (Den Haag: Nijhoff; 1950) §92, p. 230 sq. Dorénavant on désignera cet ouvrage par la locution «Ideen I» suivie par le numéro du paragraphe et de la page. Cfr. aussi E. Husserl, Erfahrung und Urteil. Untersuchungen zur Genealogie der Logik (1939, posthume) édité par L. Landgrebe (Hamburg: Claassen Verlag, 1954), §23, a: «Das noch-im-Griff-Behalten als Passivität in der Aktivität des Erfassens», p. 116 sq
«Ideen I» suivie par le numéro du paragraphe et de la page. Cfr. aussi E. Husserl, Erfahrung und Urteil. Untersuchungen zur Genealogie der Logik (1939, posthume) édité par L. Landgrebe (Hamburg: Claassen Verlag, 1954), §141, p. 359.
E. Husserl, Logische Untersuchungen (1901): 6. Unters., zweite Auflage (Halle: Niemeyer, 1921), p. IV et §40 sqq. Cette sixième Recherche (Ire édition 1901) n’a pas été comprise dans la 2e édition des 5 premières Recherches en 1913. Elle a été rééditée séparément, avec quelques remaniements, en 1921. — Dans la 3e édition de 1922, les 5 premières Recherches resteront inchangées, de même que dans la 4e édit. de 1928. — J’utilise ici l’édition française: E. Husserl, Recherches Logiques, ed. par H. Elie, A. L. Kelkel et R. Schérer (Paris: Presses Universitaires de France, 1959–1963) 4 volumes, avec appareil critique.
E. Husserl, Formale und transzendentale Logik. Versuch einer Kritik der logischen Vernunft (1929), dans le «Jahrbuch für Philosophie und phänomenologische Forschung», édité par E. Husserl: tirage à part (Halle: Max Niemeyer, 1929) §5 et §101 sqq.
Cf. H. Reichenbach, The Rise of Scientific Philosophy (Berkeley and Los Angeles: University of California Press, Ille édit. 1954), p. 50 sq. et 282.
Ullrich Melle précise: «Wertungen sind in ihrer Gültigkeit relativ auf eine Motivationslage, und positive und negative Wertprädikate schliessen sich nur bei gleicher Motivationslage aus». Melle est l’éditeur d’un livre qui vient de paraître: E. Husserl, Vorlesungen über Ethik und Wertlehre, 1908–1914, Husserliana, Vol. XXVIII, 1988. Melle remonte aux sources de l’éthique husserlienne, avec une rigueur philologique et critique, et y présente le «parallélisme» logique-éthique, la morale affective («les sentiments [Gefühle] ne peuvent pas être ‘principes’, car les principes sont des jugements, des connaissances»), la critique de la raison axiologique et pratique, la querelle du psychologisme, par rapport au scepticisme moral; et enfin il aboutit à l’éthique du renouvellement individuel et communautaire.
Les Ethische Vorlesungen (1889–1924) se joignent à une grande partie de la production scientifique husserlienne.
Cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960) chap. II, 3: «Gefühlsmoral und phänomenologische Ethik», p. 52 sqq. — Datés de 1920, on conserve des feuilles concernant la vertu, la Gefühlsmoral et le «moral sense» (K. Schuhmann, Husserl-Chronik. Denk- und Lebensweg Edmund Husserls (Den Haag: Nijhoff, 1977) p. 239). En dehors des Cours, on trouve, parmi les textes de la «Intersubjektive Konstitution», le Ms. consacré à Instinkt, Wert, Gut, Teleologie, Normstruktur der Personalität (1931 [1933]) (Archives-Husserl, Louvain, cote E III 9), qui nous présente les tendances pré-subjectives et passives de l’instinct, émergeant de leur terrain originaire (Cf. aussi Ichiro Yamaguchi, Passive Synthesis und Intersubjektivität bei Edmund Husserl (The Hague: Nijhoff, 1982) p. 56.
Cf. le manuscrit (original) de Adolf Grimme, qui rapporte le Cours de Husserl consacré, en 1914, à Ethik und Wertlehre («Bayerische Staatsbibliothek München», Ana 385, C, I, 1, p. 14), à propos des «kausale Motivationen in intell. ‘Gemütssphäre’». — Je voudrais noter que déjà dans la sensibilité naturelle («natürliche»), lorsque celle-ci s’avère par la suspension de l’attitude naturaliste («naturalistische»), l’on trouve une source tant de la morale que de la religion. En effet, par les sons, les couleurs et la lumière, il est possible s’émouvoir jusqu’à l’extase, comme dans la vision, spatiale et sublime, de la «candida rosa» du Paradis dantesque: «In forma dunque di Candida rosa/ mi si mostrava la milizia santa/che nel suo sangue Cristo fece sposa» (Par. XXXI, 1–3). Il est vrai que «la nuit des sens» opère la neutralisation et prédispose au mysticisme; mais il est vrai aussi qu’un nouveau sens de la nature purifiée se répand par des effets «sensibles» dans le langage mystique. A ce propos, l’on peut lire des préliminaires: M. Sancipriano, La transfiguration du corps dans la phénoménologie de la religion, «Analecta Husserliana», Vol. XVI (Dordrecht, Hollande, 1983) p. 295 sqq. Mais, à propos du sens spécifique de l’expérience religieuse et du «desire to see God» là où «no one appears», cf. Clyde Pax, Truth in Religious Experience, «Analecta Husserliana,» vol. XXII: «Morality within the Life- and Social World», éd. Anna-Teresa Tymieniecka (Dordrecht, 1987) p. 455.
Cf. A-T. Tymieniecka, «Imaginatio Creatrix. The ‘Creative’ versus the ‘Constitutive’ Function of Man and the ‘Possible Worlds’», «Analecta Husserliana,» Vol. III, 1974, p. 3–41.
Ms. F I 24, p. 336: cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960) chap. II, 3: «Gefühlsmoral und phänomenologische Ethik»,, p. 129.
Ms. F I 21, p. 20: cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960) chap. II, 3: «Gefühlsmoral und phänomenologische Ethik»,, p. 138: «Wolle einsichtig das Beste unter dem Erreichbaren». Husserl y élargit une formule de Brentano, jusqu’à comprendre la relation entre la plus haute valeur et la volonté raisonnable (einsichtig) (A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960) chap. II, 3: «Gefühlsmoral und phänomenologische Ethik»,, p. 138).
Ms. F I 21, p.4: cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960) chap. II, 3: «Gefühlsmoral und phänomenologische Ethik»,,, p. 141. Encore dans ce contexte Husserl base la volonté morale sur le «sujet» rationnel (das vernünftige Subjekt). Les Mss. F I 21 et F I 24 contiennent la matière de plusieurs Cours dEthique de la Période 1908–1924, qui sont donc presque contemporains aux Ideen I et II.
E. Husserl, Erfahrung und Urteil. Untersuchungen zur Genealogie der Logik (1939, posthume) édité par L. Landgrebe (Hamburg: Claassen Verlag, 1954), §12. Cf. aussi E. Raggiunti, Husserl. Dalla logica alla fenomenologia (Firenze: Le Monnier, 1967) «De la logique à la phénoménologie»: cela veut dire (pour ce qui concerne notre thème) que l’on arrive à la discussion des réalités (Realitäten) que «l’evidenza antepredicativa» nous offre, où le mot Realität doit être entendu «nel senso più largo possibile» (E. Raggiunti, Husserl. Dalla logica alla fenomenologia (Firenze: Le Monnier, 1967) p. 210). Cela signifie aussi la recherche d’une solution du problème du solipsisme dans l’intersubjectivité transcendantable (E. Raggiunti, Husserl. Dalla logica alla fenomenologia (Firenze: Le Monnier, 1967) p. 218 sqq.). — A peu près dans la période qui precède la Form, und transz. Logik (qui a été redigée dans l’hiver 1928–1929 et publiée en 1929, dans le «Jahrbuch» édité par Husserl même), notre auteur tint ses Freiburger Vorlesungen zur Einleitung in die Ethik (Cours de l’été 1920, répété dans l’été 1924: «Archives Husserl», Louvain, F I 28). Ici il se réfère à l’éthique de Kant, énonce une théorie de l’éthique pure et des valeurs, en rapport avec la vérité, et s’occupe d’une «mathesis formelle de la socialité» (p. 81).
Pour un certain dépassement de l’adaequatio husserlienne, dans une éthique de l’«ouverture», cfr. A. De Waelhens, Phénoménologie et vérité. Essai sur l’évolution de Vidée de vérité chez Husserl et Heidegger (Paris: Presses Universitaires de France, 1953) p. 43, 84 sqq. Cf. aussi H. Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, «Oeuvres» (Paris: P.U.F., 1959) p. 1024, à propos de la morale de l’«âme ouverte». Mais, dans le dépassement, s’avère de même la partie «vérifiée» de l’adaequatio.
Cf. la critique de James M. Edie, «Husserl Studies» (Dordrecht, Hollande), vol. I. 3, 1984, pp. 315–320. Contre la thèse de Adorno il renvoie notamment à la VIe des Logische Untersuchungen. — A propos de l’Ecole de Francfort, cf. D. Rasmussen, Issues in Phenomenology and Critical Theory, dans le volume: «Crosscurrents in Phenomenology» édit. par R. Bruzina et B. Wilshire (The Hague: Nijhoff, 1978). David Rasmussen pose la question s’il y a, dans la phénoménologie, une «apodictic foundation for socio-historical phenomena» (D. Rasmussen, Issues in Phenomenology and Critical Theory, dans le volume: «Crosscurrents in Phenomenology» édit. par R. Bruzina et B. Wilshire (The Hague: Nijhoff, 1978) p. 21). En puisant aux manuscrits moraux du Nachlass husserlien, j’ai tâché de donner une réponse positive à cette question dans mon livre: Edmund Husserl. L’etica sociale, Collection du «Consiglio Nazionale delle Ricerche» (Roma), (Genova: Tilgher, 1988).
E. Husserl, Ethik und Wertlehre, Ms. Grimme Adolf Grimme, qui rapporte le Cours de Husserl consacré, en 1914, à Ethik und Wertlehre («Bayerische Staatsbibliothek München», Ana 385, C, I, 1, cité, p. 3.
E. Husserl, Idee der «philosophischen Disziplinen» (1911), «Archives-Husserl», Louvain, Ms. F I 14, p. 59. A cette époque-là, Dietrich von Hildebrand, studieux influent in Göttingen, reconnaissait (Die Idee der Sittlichen Handlung, dans le «Jahrbuch» édité par Husserl, III, 1916) le bien comme le contenu du monde des valeurs morales. Selon l’herméneutique de Hans-Georg Gadamer (Die Idee des Guten zwischen Plato und Aristoteles [Heidelberg: 1978]), l’Idée platonicienne du Bien dénote un objet (la réalité première), mais aussi, par son étymologie visive, une perspective idéale.
Log. E. Husserl, Erfahrung und Urteil. Untersuchungen zur Genealogie der Logik (1939, posthume) édité par L. Landgrebe (Hamburg: Claassen Verlag, 1954), VI, §8 et §64, 1re édit. 1901; Form. und transz. Logik, (qui a été redigée dans l’hiver 1928–1929 et publiée en 1929, dans le «Jahrbuch» édité par Husserl même), notre auteur tint ses Freiburger Vorlesungen zur Einleitung in die Ethik (Cours de l’été 1920, répété dans l’été 1924: «Archives Husserl», Louvain, F I 28). Ici il se réfère à l’éthique de Kant, énonce une théorie de l’éthique pure et des valeurs, en rapport avec la vérité, et s’occupe d’une «mathesis formelle de la socialité», 1929, p. 219 sq. Cf. aussi J. N. Mohanty, «‘Life-World’ and ‘A priori’ in Husserl’s later Thought», «Analecta Husserliana» (Dordrecht, Hollande) Vol. III, 1974, p. 49.
E. Husserl, Beilagen zu den Grundproblemen der Ethik, insbesondere der formalen Ethik (1908–1911), «Archives-Husserl», Louvain, Manuscrit F I 21, p. 118, A cette époque-là, Max Scheler était collaborateur de Husserl et publiait Zur Phänomenologie und Theorie der Sympathiegefühle (1913) et Der Formalismus in der Ethik und die materiale Wertethik (1913–1916).
Cf. M. Schlick, Gibt es ein materiales Apriori? [1930–31], en Gesammelte Aufsätze 1926–1936 (Hildesheim: G. Olms Verlag, 1969), p. 22 (Il s’agit d’une nouvelle édition du recueil déjà paru (Wien: Gerold, 1938).
Cf. M. Schlick, Gibt es ein materiales Apriori? [1930–31], en Gesammelte Aufsätze 1926–1936 (Hildesheim: G. Olms Verlag, 1969), p. 28.
M. Schlick, L’Ecole de Vienne et la Philosophie traditionnelle, en Gesammelte Aufsätze, cité, p. 397. — De nos jours, Werner Marx, ancien professeur à la chaire «Husserl-Heidegger» de Freiburg i. Br. pose la question générale: «Est-ce qu’il y a une mesure dans le monde?». En éthique il résout cette question par de considérations rationnelles et existentielles, se basant: (1) sur le «materielles Apriori der ‘Sozialität’», qui constitue le «nous» parmi les personnes, et (2) sur la «vertu» de la pitié (souffrir avec les autres) et de l’amour du prochain (W. Marx, Ethos und Lebenswelt. Mitleidenkönnen als Mass [Hamburg: F. Meiner Verlag, 1986], p. 41).
E. Husserl, Idee der «philosophischen Disziplinen» (1911), «Archives-Husserl», Louvain, Ms. F I 14, p. 7 sqq. A cette époque-là, Husserl entendait par «Métaphysique» la «radikale Seinswissenschaft» Cf. K. Schuhmann, Husserls Idee der Philosophie, «Husserl Studies» (Dordrecht, Hollande), 1988, III, p. 241.
Cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960), p. XII et §17, à propos d’une logique du sentiment «purifié» qui contribue à fonder une éthique pure. En ce qui concerne vaguement une propension passive ou un pressentiment instinctif (instinktive Ahnung), cf. Ichiro Yamaguchi, Passive Synthesis und Intersubjektivität bei Edmund Husserl (The Hague: Nijhoff, 1982) , p. 56.
V. plus loin, II, 2. — «Der Mensch lebt in der Norm»; au sujet du «Normaler Lebensstil als Stil des Gemeinschaftslebens», cf. E. Husserl, «Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XV: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973) p. 143. Cf. aussi W. Marx, Ethos und Lebenswelt. Mitleidenkönnen als Mass [Hamburg: F. Meiner Verlag, 1986], p. 71 sqq.
W. Marx, Ethos und Lebenswelt. Mitleidenkönnen als Mass [Hamburg: F. Meiner Verlag, 1986] I, §95, p. 238.
Objectité = allem. Objektität, mot employé par Schopenhauer. La traduction en «objectité» est très rare en français. L’ «objectité» se réfère ici à l’object qui est pensé ou représenté, en tant qu’on le distingue de l’acte par lequel il est pensé. Le mot, en ce cas, n’implique aucune existence actuelle de l’objet en soi (A. Lalande, Vocab. techn. et crit. de la Philosophie [Paris: Presses Universitaires de France, VIe édit. 1951]) s.v. «Objectité».
E. Husserl, Beilagen zu den Grundproblemen der Ethik (1908–1911) Ms. F. I 21 cit. p. 55 sq.
Objectivité = allem. Objektivität: caractère de ce qui est objectif. C’est-a-dire voir les choses telles qu’elles sont, les voir réelles, dans l’existence, etc. (A. Lalande, Vocab. techn. et crit. de la Philosophie [Paris: Presses Universitaires de France, VIe édit. 1951 s.v. «objectivité»). A propos des «actes objectivants» (objektivierende), dans Ideen I, §117, p. 290, faudra-t-il relire ce texte à la lumière des manuscrits moraux, pour établir les «régions d’être» (Seinsregionen) et leurs propres ontologies? — Au sujet d’un rapport de travail entre André Lalande et notre auteur en 1906–1909, cf. K. Schuh-mann, Husserls Idee der Philosophie, «Husserl Studies» (Dordrecht, Hollande), 1988, p. 97 et 123; A. Lalande, Vocab. techn. et crit. de la Philosophie [Paris: Presses Universitaires de France, VIe édit. 1951 , s.v. «1. Intention».
A. Lalande, Vocab. techn. et crit. de la Philosophie [Paris: Presses Universitaires de France, VIe édit. 1951 , §121, p. 298.
E. Levinas, La ruine de la représentation, en «Edmund Husserl (1859–1959)», (La Haye: Nijhoff, 1959) p. 85.
E. Husserl, Beilagen zu den Grundproblemen der Ethik Ms. E III 9 (1933), p. 4: Ichiro Yamaguchi, Passive Synthesis und Intersubjektivität bei Edmund Husserl (The Hague: Nijhoff, 1982), p. 56. Husserl a envisagé les conditions passives de l’expérience (négation, doute, remplissement partiel des intentions, tendances, etc.) dans les Cours et recherches: E. Husserl, «Analysen zur passiven Synthesis. Aus Vorlesungs- und Forschungsmanuskripten 1918–1926», éd. par M. Fleischer, «Husserliana», Vol. XI (Den Haag: Nijhoff, 1966). A’ propos du «Phänomen der Affektion», qui se produit à l’origine dans le présent de la vie, par une stimulation de l’ego, cf. ibidem, pp. 148 sqq.
Ichiro Yamaguchi, Passive Synthesis und Intersubjektivität bei Edmund Husserl (The Hague: Nijhoff, 1982), p. 57.
A ce sujet, cf. B. Waldenfels, Das umstrittene Ich. Ichloses und ichhaftes Bewusstsein bei A. Gurwitsch und A. Schütz, dans le volume R. Grathoff und B. Waldenfels, Sozialität und Intersubjektivität (München: W. Fink Verlag, 1983), où l’on trouve des arguments pro et contra un champ de conscience non-egologique (pp. 17–23). Mais la phénoménologie ne peut pas nier l’Ego-Pol de la conscience. Il est plus facile de déclarer la mort de Dieu et du corrélatif «sujet-homme», que de se passer d’eux-mêmes (Cf. M. Casalis, «Hermeneutics», «Death of God» and «Dissolution of the Subject»: A Phenomenological Appraisal, dans «Crosscurrents in Phenomenology», cité, pp. 262–275). Quant à la déconstruction, cf. le cahier de «Nuova Corrente» (Genova: 1984), n. 93–94 consacré à «Decostruzione tra filosofia e letteratura». Ibidem: J. Derrida, Pacific Deconstruction, pp. 35–118, à propos de l’oui dire de Joyce; M. Ferraris, Promemoria sulla «svolta testuale», pp. 315–326; P. de Man, The Resistance to Theory (traduet S. Rosso), pp. 7–33. Mais Husserl, ici mentionné (p. 13), avait déjà opposé sa résistance à certaines prémisses des theories (Krisis, 1936, §9). Au sujet du Ms A 5 6, cf. R. Toulemont, L’essence de la société selon Husserl (Paris: P.U.F. 1962), p. 101.
R. Toulemont, L’essence de la société selon Husserl (Paris: P.U.F. 1962), I, §139, p. 341
R. Toulemont, L’essence de la société selon Husserl (Paris: P.U.F. 1962), p. 342 sq.
E. Husserl, «Erste Philosophie (1923–24)», édité par R. Boehm, Husserliana, Vol. VIII (Den Haag: Nijhoff, 1959), p. 190. Cf. du même auteur: Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie (1936), éd. W. Biemel (Den Haag: Nijhoff, 1954), §55, p. 190 sqq.: «Die prinzipielle Korrektur unseres ersten Ansatzes der ‘Epoché’ durch Reduktion derselben auf das absolut einzige letztlich fungierende ego» (deuxième έποχή). Cette correction n’empêche pas Husserl d’embrasser, dans l’être absolu, l’Universum des sujets transcendantaux, par leur esprit communautaire (Erste Philosophie, ibidem).
E. Husserl, «Erste Philosophie (1923–24)», édité par R. Boehm, Husserliana, Vol. VIII (Den Haag: Nijhoff, 1959) I, §141, p. 360.
E. Husserl, Vorlesungen über Ethik und Wertlehre, 1908–1914, Husserliana, Vol. XXVIII, 1988, Ms. Grimme cité, p. 4.
On ne peut pas négliger les facteurs sociaux du repentir et notamment l’influx des parents, avec le «Super-ego» de la psychanalyse. Mais, dans tous les cas, l’on remonte à une égologie et il ne s’agit pas d’une imposition des remords, faite à l’instant, actuelle.
Que l’on songe à la philosophia perennis et à l’ «instinctus interior Dei invitantis» de St. Thomas d’Aquin (Sum. Theol., II–IIae, q. 2, a. 9 ad 3). Louis Dupré, en suivant le «religieux» Husserl des Manuscrits, estime qu’il sépare la foi d’avec la raison. Je suis d’accord, mais je crois qu’ici se pose la question méthodologique du «parallèle» entre les deux, dont je suis sur le point de m’occuper. Cf. L. Dupre’, Husserl’s Thought on God and Faith, «Philosophy and Phenomenological Research» (Buffalo), Vol. XXIX, 1968, n. 2, p. 207, 213 sq.
Louis Dupré souligne, dans la pensée religieuse de Husserl, la «reflection of man on his destiny», la «religious evidence of saving God» et la «true freedom» (Ms. E III 4, p. 56) et en remarque l’influence sur la phénoménologie de la religion, chez les disciples Scheler et Van der Leeuw, entre autres (L. Dupre’ Husserl’s Thought on God and Faith, «Philosophy and Phenomenological Research» (Buffalo), Vol. XXIX, 1968, n. 2, p. 213).
E. Husserl, Idee der «philosophischen Disziplinen» (1911) Ms. F I 14 cit., p. 47. Ce cours s’annonce par une introduction à la philosophie, en tant que science concernant une vie absolument valable de façon personnelle. Dans la partie moyenne, Husserl présente une téléologie constructive a priori; d’inspiration leibnizienne c’est le noeud des deux idées: la perfection des mondes possibles et la perfection de la personnalité. La dernière partie se termine par une élucidation du sens (Sinneserklärung) de l’être et de l’axiologie dans le cadre de la philosophie première. On peut reconnaître, dans ce manuscrit, les premières lignes «phénoménologiques» du système de l’éthique pure.
Ms FI 14 cit. p. 43.
A propos de la Divinité infinie, c’est-à-dire de «Dieu-venant-à-l’Idée, comme vie de Dieu», cf. E. Lévinas, De Dieu qui vient à l’Idée (Paris: 1986), p. 13. Cf. aussi A. Ales Bello, Husserl. Sul problema di Dio (Roma: Studium, 1985). Au sujet de la «Allsubjektivität» où Dieu demeure, cf. Iso Kern, Husserl und Kant (Den Haag: Nijhoff, 1964), p. 300, note. — Chez Lévinas, le langage éthique — «en remontant à partir de ce qui est pensé, vers la plénitude de la pensée elle-même» — peut offrir des possibilités nouvelles pour dire notre relation à l’Infini (E. Lévinas, La ruine de la représentation, en «Edmund Husserl (1859–1959)», (La Haye: Nijhoff, 1959), p. 140).
En 1914, Husserl, interrogé par Hans Driesch, n’exclut pas un passage de l’essence conceptuelle de Dieu à son existence (Cf. K. Schuhmann, Husserl-Chronik. Denk- und Lebensweg Edmund Husserls [Den Haag: Nijhoff, 1977], p. 186). Parmi les phé-noménologues, Mary-Rose Barral (Anselm and Contemporary Man) s’est occupée de l’argument ontologique, pour déceler l’idée de Dieu comme «present in a dynamic way in us» (Akten der Anselm — Tagung, Bad Wimpfen, 1970, p. 260).
Dans un autre contexte, où l’idéalité et la réalité se synthétisent dans la moralité unissant en concret l’idéal et le réel, Antonio Rosmini démontre que l’idée de l’être (ou «être idéal»), en tant qu’elle est infinie, ne trouve pas, dans l’esprit de l’homme, le sujet adéquat à elle-même; au contraire elle le trouve dans l’Infini, où ce Sujet est Dieu méme: «L’essere ideale non può stare senza un’intelligenza assoluta, né senza un Essere realmente reale, di cui è il riflesso e l’‘appartenenza’. Nel suo nucleo di assolutezza, l’essere è Dio» (A. Rosmini, Teosofia, Vol. V, p. 369 sqq.). Cf. aussi M. Sancipriano, Il «Dio dei filosofi» nel pensiero di A. Rosmini, dans le volume «Dio» (Bologna: Pàtron, 1978) p. 172; A. L. Townsley, Rosmini and Post-Husserlian Philosophy: A Prospectus, «Rivista Rosminiana», 1976, pp. 101–111. A. L. Townsley, Rosmini and Post-Husserlian Philosophy: A Prospectus, «Rivista Rosminiana», 1976 I, §51, p. 121: «Anmerkung»;
A. L. Townsley, Rosmini and Post-Husserlian Philosophy: A Prospectus, «Rivista Rosminiana», 1976 I, §58, p. 138 sqq.
A. L. Townsley, Rosmini and Post-Husserlian Philosophy: A Prospectus, «Rivista Rosminiana», 1976 I, §79, p. 191, note 1. A propos du problème de Dieu, cf. aussi Ideen I §43, p. 98; Krisis, etc. §3, p. 5 (Dieu comme «oberstes Prinzip»)’, §12, p. 67; §17, p. 76 sqq.; §53, p. 184. Cf. A. Roth, Edmund Husserls ethische Untersuchungen (Den Haag: Nijhoff, 1960), p. XIV. Je me fonde encore sur plusieurs manuscrits repérés par Alois Roth (1960); mais j’ouvre ma recherche à une plus vaste considération des sources de l’intersubjectivité, après la publication des 3 volumes de E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlass (1905–1935), éd. Par
Iso Kern, Husserliana, Volumes XIII, XIV, XV (Den Haag: Nijhoff, 1973). On peut voir M. Sancipriano, Edmund Husserl. L’etica sociale, Collection du «Consiglio Nazionale delle Ricerche — Roma» (Genova: Tilgher, 1988), Bibliographie pp. 169–175.
A propos de la communauté humaine (Menschengemeinschaft), cf. E. Husserl, «Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie» (1936) ed. Walter Biemel, Husserliana, Vol. VI (Den Haag: Nijhoff, 1954), §47, p. 166.
E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XIII: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), p. 42, E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XIII: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), p. 43
E. Husserl, Cartesianische Meditationen (1931), éd. S. Strasser, Husserliana, Vol. I (Den Haag: Nijhoff, 1950), §50, p. 138 sqq.
E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XIII: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), p. 43 sqq.
A propos du «récit» éthique chez Paul Ricoeur (Temps et récit, Vol. I–III, Paris, 1985) cf. la conférence au «Centro Italiano di Ricerche Fenomenologiche» (Roma) donnée par Peter Kemp et publiée sous le titre «Ethique et narrativité», Aquinas (Roma 1986), pp. 211–232.
Quant à la «pleine maturité» de notre auteur, cf. sa lettre à Dorion Cairns, datée le 21 mars 1930, où il annonce «die deutsche Ausarbeitung [des Cartesianische Meditationen], erweitert zu einem Buch — meinem Haupt — und Lebenswerk» Lettre de E. Husserl publiée en Edmund Husserl 1859–1959 (Den Haag: Nijhoff, 1959), p. 285.
E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XV: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), (1929–1935), p. 26. La doctrine husserlienne de l’intropathie a des précédents (par rapport à T. Lipps) avant 1909. E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana, Vol. XIII: IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), n. 2, p. 21.
Dans sa lettre à Dorion Cairns, citée naguère, Husserl montre de la méfiance à l’égard de «Réalisme et Anthropologisme» (ibidem, p. 285). Mais il analyse ailleurs les couches de l’être, dans les relations «corps-âme», vers une ontologie de la substantielle Realität (E. Husserl, «Ideen zu einen reinen Phänomenologie» etc., livre 2me (1912–1925), éd. par Marly Biemel, Husserliana, Vol. IV, 1952, §31, p. 125 sq.).
E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität. Texte aus dem Nachlaas» (1905–1935), éd par Iso Kern, Husser-liana IIIe partie (Den Haag: Nijhoff, 1973), p. 428.
Cf. J.-P. Sartre «La transcendance de l’ego. Esquisse d’une description phénoménologique», en Recherches Philosophiques, 1936–4937’, pp. 85–123. Sartre développe sa théorie du rapport interpersonnel, de façon positive, lorsqu’il énonce la «dialectique» de la compréhension sociale et dépasse la «violence de l’Autre» en abordant les rapports moraux. Cf. J.-P. Sartre, Cahiers pour une morale (1947–48), ouvrage posthume, Gallimard, Paris, 1983, où le philosophe existentialiste présente le «Plan d’une morale ontologique» (p. 484 sqq.) et montre une sorte d’«idéalisme», avec son attention aux sources de la vie religieuse, à la générosité, à «la liberté dans le rapport du saint à Dieu», etc. (p. 486). Cf. aussi W. McBride, «The Evolution of Sartre’s Conception of Morals», «Phenomenological Inquiry» (USA: Belmont Mass., Vol. 11, 1987), p. 24 sqq.
Cf. A. Schütz, Le problème de l’intersubjectivité transcendantale, «IIIe Colloque Philosophique de Royaumont» (1957), Les Editions de Minuit, Paris, 1959, p. 337. Du même auteur: «Common-sense and Scientific Interpretation of Human Action», en Collected Papers, Vol. I: The Problem of Social Reality, éd. M. Natanson (The Hague: Nijhoff, 1962), pp. 3–47.
Cf. K. Held, Das Problem der Intersubjektivität und die Idee einer phänomenologischen Transzendentalphilosophie, dans le vol. «Perspektiven transzendental-phänomenologischer Forschung», édit. U. Claesges und K. Held (Den Haag: Nijhoff, 1972). Notamment III, 2: «Das originäre Bewusstsein vom Mitsubjekt», p. 45 sqq. Mais il faut aussi admettre, dans le domaine éthico-religieux, les perspectives qui s’ouvrent à l’intériorité objective, «in übertranszendental-subjektiven Sinn» (Ms E III 4 [1930– 1934 cité par Iso Kern, Husserl und Kant (Den Haag: Nijhoff, 1964), p. 300). Une telle intériorité n’est pas une categorie psychologique car elle se termine par l’être idéal, intelligible en nous-mêmes (M. F. Sciacca).
E. Husserl, Ms. K III 9 (1934–1935), cité.
A propos d’une vie parfaite (vollkommenses Leben) en vue de l’idéal d’une «plénitude absolue de la valeur», cf. le manuscrit sur l’Idee der «philosophischen Disziplinen», cit., p. 11.
Au sujet de la «possibilité transcendantale» de «pouvoir encore» par l’action libre cf. N. Abbagnano, «Contemporary Science and Freedom», The Rev. of Metaph, V, 3, 1952 (V. aussi plus haut, I, 3).
E. Husserl, «Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie» (1936) ed. Walter Biemel, Husserliana, Vol. VI (Den Haag: Nijhoff, 1954), §9 a, p. 22.
J’ai proposé aussi l’application d’une mathesis esthétique à l’interprétation de l’oeuvre d’art: M. Sancipriano, L’objet esthétique et l’art, dans le volume «Phénoménologie et littérature: L’origine de l’oeuvre d’art», Actes, éd. Marlies E. Kronegger (Sherbrooke (Québec, Canada): Editions Naaman, 1987), pp. 76–96.
E. Husserl, Mss. K III 6, p. 332 et K III 9, p. 13, cités par H. Hohl, Lebenswelt und Geschichte. Grundzüge der Spätphilosophie E. Husserls (Freiburg-München: Verlag K. Alber, 1962). Parfois Husserl distingue la Geschichte (événements du temps de la vie) et l’Historie (Science): ibidem, p. 62 sqq. Il envisage, dans «l’a priori de l’histoire», les conditions de la possibilité du récit d’une telle science. Cf. L. Landgrebe, Die Phánomenologische Forschungen (München), Cahier consacré à «Phänomenologie und Praxis», N. 3, 1976, p. 21. Dans le même Cahier: S. Strasser, Der Begriff der Welt in der phänomenologischen Philosophie, pp. 151–179: à propos de l’humanité, p. 177 (V. plus loin, II, 3)
Cf. le Plan (1930) de Eugen Fink, Disposition zu «System der phänomenologischen Philosophie» von Edmund Husserl, 4. Abschnitt: «Grundzüge der phänomenologischen Metaphysik». Texte publié en E. Husserl, Zur Phänomenologie der Intersubjektivität, Vol. XV, p. XXXVI sqq.
E. Husserl, «Die Krisis der europäischen Wissenschaften und die transzendentale Phänomenologie» (1936) ed. Walter Biemel, Husserliana, Vol. VI (Den Haag: Nijhoff, 1954) <§73, Schlusswort> tiré, par l’éditeur, du Ms K III 6. Cf. Husserliana, Vol. VI, p. 269 sqq.
Cf. A. Schütz und T. Luckmann, «Strukturen der Lebenswelt» (Frankfurt a.M.: Suhrkamp, 1984), 2me Volume, V, E: Gesellschaftliches Handeln, p. 95 sqq.
Cf. M. Theunissen, Der Andere. Studien zur Sozialontologie der Gegenwart (1965), W. de Gruyter, Berlin 2me édit. 1977. Edition anglaise: The Other. Studies in Social Ontology of Husserl, Heidegger, Sartre and Buber, traduct. par C. Macann, Introduct. par F. R, Dallmayr (Cambridge, Mass. and London: «The Massachusetts Institute of Technology Press», 1984), p. 4, 257 sqq., 274.
En 1920, Husserl arrive à admettre que «die Monaden haben Fenster» (Zur Phänom. der Intersubjekt., Husserliana, Vol. XIII, p. 473): ce sont les fenêtres de la communicabilité. Luhmann s’appelle à un consentement social au sujet des valeurs, dans un shared symbolic system, sans exclure un «a priori materiel» placé comme valable (N. Luhmann, «I fondamenti sociali della morale», Fenomenologia e Società [Milano], 1984, n. 1, p. 11).
N. Luhmann, «I fondamenti sociali della morale», Fenomenologia e Società [Milano], 1984, n. 1 I, §122, p. 300.
E. Husserl, Idées directrices etc. (Gallimard, 9me éd. 1950). Note de P. Ricoeur, p. 414.
Inprincipio creavit Deus caelum et terram (Genesis, 1.1).
A ce point Husserl envisage le domaine des valeurs réelles ou possibles, comme «formes de la volonté créatrice» (Ms F I 14, cit. p. 7). Ce manuscrit est à peu prés contemporain de l’élaboration des Ideen I (1913).
Actes thétiques (trad. Ricoeur) = Seins-«setzende» Akte, thetische (Ideen I, §103, p. 256). A propos de 1’«originär gebendes ‘Sehen’«, cf. Ideen I, §136, p. 333 sqq.
E. Husserl, Beilagen zu den Grundproblemen der Ethik, insbesondere der formalen Ethik (1908–1911), Ms. F I 21, p. 142 sq. (Louvain: Archives-Husserl).
E. Husserl, «Zur Phänomenologie des inneren Zeitbewusstseins» (1893–1917), éd. R. Boehm, Husserliana, Vol. X (Den Haag: Nijhoff, 1966), §20, p. 47; Erfahrung und Urteil, cité (1939, posthume), §48, p. 236. — Stephan Strasser s’oppose au transzenden-talismus qui opère dans l’idée d’une «constitution créatrice», mise en évidence par la réduction phénoménologique. Il admet justement une «réduction» qui ne nous dérobe ni l’humanité ni l’ethos et qui agit comme le rapatriement (Rückführung) dans la Lebenswelt et comme l’entrée dans la pensée originelle du monde (Cf. S. Strasser, Artic, cit., p. 176 sqq.). V. aussi plus haut, II, 1; II, 2.
Ms. «Urschöpferische Akte» (premiers mots du texte), «Archives-Husserl», Louvain, cote K III 11, p. 9. Publications partielles du Ms.: dans «Aut Aut» (Milano), 1965 (édit. M. Sancipriano) et dans le volume Zur Phänomenologie der Intersubjektivität, cité, Vol. XV (édit. Iso Kern), p. 604–608. Cf. aussi K. Schuhmann, Husserl—Chronik. Denk-und Lebensweg Edmund Husserls (Den Haag: Nijhoff, 1977), p. 465, où le manuscrit est ainsi mentionné: «Urschöpferische Akte für die Urzeitigung der Einheiten».
A-T. Tymieniecka, Eros et Logos. Esquisse de phénoménologie de l’intériorité créatrice (Louvain-Paris: Nauwelaerts, 1972), p. 9 sqq.; A-T. Tymieniecka Morality and the Life-World or the «Moral Sense» within the World of Life, «Analecta Husserliana» (Dordrecht, Hollande: Reidel, Vol. XXII, 1987), p. IX sqq.
A-T. Tymieniecka, First Principles of the Metaphysics of Life Charting the Human Condition: Man’s Creative Act and the Origin of Rationalities, «Analecta Husserliana,» Vol. XXI, 1986, p. 8, A-T. Tymieniecka, First Principles of the Metaphysics of Life Charting the Human Condition: Man’s Creative Act and the Origin of Rationalities, «Analecta Husserliana,» Vol. XXI, 1986 p 29, A-T. Tymieniecka, First Principles of the Metaphysics of Life Charting the Human Condition: Man’s Creative Act and the Origin of Rationalities, «Analecta Husserliana,» Vol. XXI, 1986 p 68 — Quant à la sémantique, le langage de la phénoménologie se rapproche bien plus de Descartes que de Hume. Chez le premier (Discours de la méthode, I, 1) les mots «sens» et «raison» sont tous les deux orientés à l’homme et le «bon sens» est synonyme de la «raison», car il n’y a au fond qu’une seule et même faculté, qui se distingue dans son exercice. Dans la Dioptrique, malgré son dualisme, Descartes arrive à donner au «sentir» une signification spirituelle, en déclarant que «c’est l’âme qui sent», comme l’on voit dans l’extase et la contemplation, lorsque le corps reste insensible devant les objets qui l’entourent, car l’âme est ravie (Dioptr., IV, édit. Fayard, 1986, p. 98).
Author information
Authors and Affiliations
Editor information
Editors and Affiliations
Rights and permissions
Copyright information
© 1991 Springer Science+Business Media Dordrecht
About this chapter
Cite this chapter
Sancipriano, M. (1991). Les Sources de la Vie Morale. In: Tymieniecka, AT. (eds) Husserlian Phenomenology in a New Key. Analecta Husserliana, vol 35. Springer, Dordrecht. https://doi.org/10.1007/978-94-011-3450-7_2
Download citation
DOI: https://doi.org/10.1007/978-94-011-3450-7_2
Publisher Name: Springer, Dordrecht
Print ISBN: 978-94-010-5526-0
Online ISBN: 978-94-011-3450-7
eBook Packages: Springer Book Archive